mercredi 16 décembre 2009

Mes addictions


Je crois que ma plus ancienne addiction est à la solitude et à l'isolement.
Quand, adolescent, j'ai découvert les drogues opiacées, celles-ci m'ont apporté un sentiment de chaleur dans la poitrine et le ventre que je pensais analogue à ce que l'amour devait apporter.
Avec ces consommations s'est renforcée une deuxième addiction, plus délétère et plus durable encore, l'addiction à la procrastination.
Il y a 7 ans, j 'ai choisi de faire face à tout ce que la vie me présenterait sans recourir aux drogues. J'ai vite découvert qu'en matière de relation à l'autre je ne savais pas faire grand chose.
Alors j'ai choisi d'apprendre.
Puis je me suis engagé en psychologie. Je m'y suis engagé pour une seule raison, me rendre utile, c'est à dire apprendre à aimer.
En découvrant la psychologie fonctionnelle j'en suis venu à m'intéresser non pas à la 'réalité' des problèmes, pensées, émotions, obstacles, etc, mais bien plus à leur fonction, c'est à dire leur effets, leurs conséquences.
Et c'est ainsi que j'ai pu voir la fonction de mes comportements addictifs: éviter d'entrer de plein pied dans la vie, c'est à dire dans l'amour.
Et, pour moi, dans ma vie, la forme chimiquement pure de cet évitement, c'était la procrastination, qui me gardait comme à l'orée de ma vie, sur le pas de porte d'une vie dans laquelle il sera toujours temps de s'engager, mais, comme l'implorait Saint Augustin, 's'il te plait, mon Dieu, pas tout de suite'!
Aujourd'hui je célèbre deux semaines d'arrêt de la procrastination.
Enfin je savoure pleinement la vie, l'action, l'amour, le courage - et surtout le repos.

Benjamin Schoendorff
(image Rémi Schoendorff)

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