lundi 31 août 2009

Mon bébé

J'ai reçu ce matin mes premiers exemplaires de Faire face à la souffrance, choisir la vie plutôt que la lutte avec la Thérapie d'Acceptation et d'Engagement (éditions Retz) qui sortira en librairie lundi prochain 7 septembre.
C'est mon premier livre et je dois dire que c'était vraiment émouvant de le découvrir.
Je le trouve très beau!
La photo de couverture, une passerelle conduisant à un phare pris dans la tempête résume l'essence de l'ACT. La mise en page est agréable et aérée, de nombreux exercices et exemples viennent ponctuer le texte.
Et bien sûr les illustrations de Marc Lizano sont absolument magnifiques.
Je dois dire que la gestation aux bons soins de l'équipe Retz et des nombreux ami-e-s qui m'ont aidé par leur lectures, relectures et critiques constructives a été une expérience enrichissante, mélange de plaisir et parfois aussi de souffrance.
J'ai une pensée émue et reconnaissante pour chacune des fées qui se sont penché sur le berceau, quand le berceau était encore vide.
J'arrête là. tous les bébés sont les plus beaux du monde. Mais là c'est vrai...
Vous pouvez le commander aux édtions Retz.
Vous pouvez également visiter le site de Faire face à la souffrance, qui sera pleinement fonctionnel le 7 Septembre.
Benjamin Schoendorff (image Editions Retz)

samedi 29 août 2009

Vivre avec nos pensées difficiles

Dans un message récent au groupe de discussion Act for the Public Steven Hayes expose tout l'intérêt de la défusion cognitive, un des processus centraux de la Thérapie d'Acceptation et d'Engagement qui vise à changer la manière que nous avons d'intéragir avec nos pensées.

"Il n'est pas rare que nous poser la question de la « vérité » de nos pensées difficiles ne nous aide en rien à déterminer ce qui nous convient le mieux.
Voici une pensée : vous allez mourir. Cette pensée est vraie à 100% pour toute personne qui lit ceci.
Pourtant, quand la pensée : ‘Je vais mourir’ nous vient, il nous reste le choix entre deux options :
  1. Accueillir cette pensée comme une pensée, l'observer monter et se retirer, observer quand elle nous vient, et observer notre envie de faire quelque chose, de réagir.
  2. Prendre cette pensée pour un problème à régler ou une sentence qui nous condamne. Combien elle est horrible. Essayer de la chasser de notre esprit. Nous demander comment nous pouvons continuer à vivre en sachant que nous allons mourir - mieux vaut mettre la vie en suspens en attendant d’avoir résolu ce problème.
Notre esprit nous souffle que parce qu’une pensée est vraie nous devons la prendre littéralement (option 2), même quand il nous sert des pensées réchauffées - ces ‘constatations’ familières - et que rien de positif n’en résulte jamais.
Notre expérience nous dit que les pensées fonctionnent différemment quand nous interagissons avec elle en choisissant l’option 1 plutôt que l’option 2 et l’expérience nous dit en quoi consiste cette différence. Comment ça fonctionne.
Pour ce qui est de vos pensées difficiles, vous savez ce que votre esprit vous dit… Et si vous preniez quelques instants pour considérer ce que votre expérience vous dit ?"
Steven C Hayes (traduction et adaptation Benjamin Schoendorff, image Rémi Schoendorff)

mercredi 12 août 2009

Le pardon - une citation

En nettoyant mon ordinateur, j'ai retrouvé cette citation que je n'ai finalement pas utilisée dans mon livre Faire Face à la Souffrance - Choisir la Vie plutôt que la Lutte qui sort en Septembre aux éditions Retz.

Le pardon ne change pas le passé mais il élargit le futur.

Paul Boese
(Traduction Benjamin Schoendorff, image Rémi Schoendorff)

lundi 10 août 2009

En marge de la vie

Si vous êtes resté en marge de la vie, peut-être le temps est-il venu de ne plus y rester.
Ce qui nous rend humain sont les choses qui sont importantes pour nous. En un mot, ce qui compte le plus ce sont nos valeurs.
Le problème c’est que les choses qui comptent le plus pour nous sont aussi les choses par lesquelles nous pouvons être blessés – nous avons alors tendance à nous éloigner des choses qui nous importent. Nous ne nous en ouvrons pas aux autres et dans certains cas, nous ne nous en ouvrons pas même à nous-mêmes. Au lieu d’être ce que nous sommes vraiment, nous essayons alors d’être ce que nous ne sommes pas – par peur de ne pas être acceptés, d’être pervers ou indignes de confiance.
Il y a des paradoxes inhérents à la Thérapie d’Acceptation et d’Engagement (ACT). En voici un : L’acceptation ne vise pas le changement et c’est le plus grand changement qu’il puisse y avoir. Il en est de même des valeurs. Superficiellement, il peut sembler qu’il nous faille trouver nos valeurs. Mais en fait, il s’agît plutôt de cesser d’obstruer notre propre chemin. Les valeurs nous poussent à évaluer : avoir raison ; faire le ‘bon’ choix ; faire plaisir à Maman ; ne plus se sentir mal. Rien de tout cela ne marche. Et l’ACT ne recherche rien de tout ça.
Voici quelques questions qui peuvent aider à bien saisir ce que nous visons.
  • Et si les valeurs étaient un choix ?
  • Et si les valeurs c’était un choix qui ne se jouait qu’entre vous et vous-même ?
  • Et si ce qui se jouait était une sorte de libération personnelle - la libération d’incarner ce que, au plus profond de vous-même, vous choisissez d’incarner – non pour éviter de vous sentir coupable, pour recevoir des louanges ou vous manipuler d’une manière ou d’une autre, mais simplement pour être dans le monde de la manière que vous choisissez d’être dans le monde ?
  • Et si vous ne pouviez pas vraiment faire ce choix de travers… que vous pouviez seulement le faire librement ?
Voici quelques guides qui pourraient se révéler utiles.
  • Regardez ce qui vous fait le plus souffrir. Regardez vos vulnérabilités les plus profondes. De quelles choses devriez-vous ne plus vous soucier pour que cette souffrance et cette vulnérabilité disparaissent ?
  • Pensez aux meilleurs moments de votre vie, aux moments où vous vous êtes senti(e) le(la) plus vivant(e). Plongez-vous dans ces souvenirs. Quelles sont les choses importantes qui rendent ces moments chers pour vous ?
  • Imaginez que vous soyez vraiment à votre place ici. Imaginez que vous faites une différence. Imaginez que votre être n’est en rien remis en cause. Si vous prenez votre propre sens de vitalité quand il est au plus haut, quelles choses et quelles actions vous sont chères quand vous embrassez cette vitalité ?
  • Ne regardez pas seulement en direction de l’avenir. Les valeurs nous parlent de l’avenir, mais elles se présentent aussi ici et maintenant. Si ce n’est pas le cas, alors ce n’est pas de cela que nous parlons.
Kelly Wilson a une jolie métaphore. Vous dessinez une maison. Vous la construisez. Vous ne vous poseriez jamais la question : « Est-ce là ma vraie maison ? » ça n’aurait pas de sens. C’est la maison que vous avez construite. Si elle ne vous convient pas, vous la redessinez, vous la remodelez, ou vous déménagez.
De la même manière vous choisissez vos valeurs. Vous vivez à l’intérieur de la vie qu’elles structurent. Ça n’a pas de sens de demander « Est-ce là mes vraies valeurs ? » comme si votre vie était une énigme à résoudre. Ce sont les valeurs que vous avez choisies et avec ce choix, la vie peut devenir un processus. Vous êtes libre de choisir encore et encore, et encore.
Personne ne peut contester vos valeurs – c’est une des rares choses qui sont comme ça (l’acceptation en est une autre… et c’est peut être pour cela que l’ACT se centre essentiellement sur ces deux processus). Ce qui est ironique, c’est que bien que les valeurs nous permettent d’évaluer, elles ne peuvent être dérivées par l’évaluation car alors il manquerait le choix. Nous devons accepter que les autres puissent ricaner et dire que nous avons tort. Nous devons nous défaire de l’idée qu’il existe une « bonne » manière qui puisse nous épargner la terreur et l’opportunité d’être responsables de ce que nous incarnons. Il est aussi ironique que, bien que choisir nos valeurs soit parmi les choses les plus importantes que nous puissions faire dans la vie, pour faire ces choix librement, nous devons les approcher avec légèreté et compassion envers nous-mêmes.
Si vous êtes resté en marge, peut-être le moment est-il venu de vous libérer. Que voulez-vous le plus profondément incarner dans votre vie et comment cela se présente-t-il positivement ici et maintenant ?
Vous pouvez laisser votre culture, votre famille, vos héros ou votre Dieu informer votre choix mais, au final, c’est un choix à faire entre vous et la personne dans le miroir. Si vous êtes prêt(e) à ne plus rester en marge de la vie, vous ne pouvez vous tromper car c’est un processus que vous engagez.
Peut-être le temps est-il venu de ne plus rester en marge de votre vie.
Peut-être le temps est-il venu de choisir.
Steven C. Hayes
(traduction Benjamin Schoendorff, image Rémi Schoendorff)