samedi 19 septembre 2009

La pleine conscience pour choisir

Viktor Frankl encore:
"Entre le stimulus et la réponse, il y a un espace, dans cet espace se trouve notre pouvoir de choisir notre réponse, et dans notre réponse se trouve notre croissance et notre liberté".
Notre histoire d'apprentissage nous a programmé à répondre d'une certaine manière à certaines situations. Certaines de ses réponses - comme l'évitement, la fuite ou la rumination - peuvent nous empêcher de progresser, de grandir, et de choisir la vie que nous voulons vivre.
Ces réponses sont souvent automatiques. C'est comme un système d'autopilote qui, pour éviter les turbulences du moment, inverserait le cap vers lequel se dirigeait l'avion.
Les techniques de pleine conscience peuvent nous apprendre à désautomatiser l'autopilote et à reprendre le contrôle de notre trajectoire - et de notre vie.
Ces techniques nous permettent d'observer notre fonctionnement intérieur sans nous laisser emporter par les pensées et les émotions qui nous viennent dans l'instant. Elles nous permettent de cultiver et d'élargir cet espace entre stimulus et réponse programmée et d'y retrouver le choix.
Quand nous ne sommes pas conscient de la possibilité de cet espace, nous pouvons nous retrouver précipités dans l'attaque de panique, la spirale dépressive, la colère, les comportements ou consommations compulsives. Et y perdre toute possibilité de choix.
La bonne nouvelle c'est que cet espace se cultive - par la pleine conscience.
Paradoxalement, c'est en cessant la lutte contre nos réactions automatiques et en apprenant à accueillir la totalité de notre expérience intérieure du moment présent que cet espace s'ouvre graduellement à nous et que nous développons ce que Frankl appelle notre "liberté de choisir à chaque instant".
Il existe de multiples manières de cultiver la pleine conscience. Il y a les méthodes 'formelles' faites d'exercices où l'on ne fait rien d'autre que cultiver sa capacité d'observation et d'accueil de son expérience et les exercices 'informels' où l'on cultive cette capacité pendant ses activités quotidiennes (marcher, se laver, manger, etc.). Certaines de ces techniques sont exposées dans Faire face à la souffrance, choisir la vie plutôt que la lutte avec la Thérapie d'Acceptation et d'Engagement, d'autres dans Méditer pour ne plus déprimer, la pleine conscience, une méthode pour vivre mieux.
L'apprentissage de l'observation non-réactive de notre expérience peut sembler n'avoir aucun lien avec l'urgence de mettre fin à la souffrance et au cycle des comportements répétitifs qui nous piègent, c'est le contraire qui est vrai.
Et rien ne sert de chercher à vous en convaincre, seule l'expérience peut vous le montrer..

Benjamin Schoendorff
(ce billet et le précédent ont été largement inspirés et adaptés du blog Mindfulness and Pyschotherapy d'Elisha Goldstein PhD; image Rémi Schoendorff)

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