Le professeur Alex Haslam de l’université d’Exeter en Angleterre suggère dans des propos rapportés par l'Independent de Londres qu’avoir une vie sociale offre une meilleure protection contre la perte de mémoire et les effets de l’âge que nombre de médicaments. Dans une étude portant sur plus de 650 victimes d’accident vasculaires cérébraux (AVC), les personnes ayant une vie sociale active avaient moins de problèmes cardiaques, des niveaux de stress moins élevés et des taux de rechutes et de complications moindres.
Alex Haslam observe: “Nous sommes des animaux sociaux et avons évolué pour vivre en groupe. L’appartenance à un groupe, depuis les équipes de foot jusqu’aux clubs de lecture et aux associations de bénévoles, est au centre du bon fonctionnement et du bien-être mental. […] Après 6 semaines de thérapie de groupe à base de jeux, des résidents d’une maison de retraite s’amélioraient de 12% dans des tâches de mémoire. […] On peut dire qu’un des meilleurs médicaments, c’est nous, c’est le groupe social. Quand vous faites la même thérapie en individuel, vous n’obtenez pas la même amélioration. […] Si vous pouviez inventer un médicament qui produise les mêmes effets, vous pourriez le vendre très cher.”
Cet effet a aussi été vérifié chez des groupes de pompiers. “Moins vous vous identifiez avec le groupe, plus il y a de chances que vous ayez des comportements d’évitement. Plus vous vous identifiez, plus il y a de chances que vous retourniez au feu. Les pompiers avec une forte identification au groupe était plus résilients et résistaient mieux au stress que les solitaires.”
Plus encore, une étude faite au moyen d’enregistrements de cameras de surveillance indique que la présence de larges groupes fait diminuer de 88% la probabilité qu’un différend se termine en violence. Alex Haslam souligne que les groupes ont encore souvent mauvaise presse et pourtant “comprendre les déterminants sociaux de la santé peut nous offrir des solutions pratiques et efficaces à de nombreux problèmes de santé publique. Et comparés aux options médicales traditionnelles, ces solutions sont relativement bon marché.”
Benjamin Schoendorff (image Rémi Schoendorff)
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