dimanche 22 novembre 2009

Les Thérapies Comportementales et Cognitives de l'Avenir

J'assiste au 43ème congrès de l'Association of Cognitive and Behavioral Therapies (Thérapies comportementales et Cognitives -TCC) à New York qui se termine aujourd'hui.
Ce que j'ai trouvé remarquable c'est l'importance que prennent l'acceptation et la pleine conscience et le dialogue soutenu, même si parfois houleux, entre les tenants des trois vagues de TCC (comportementales, cognitives et d'acceptation).
Hier je suis allé écouté le discours présidentiel, le président de l'ABCT, Bob Leahy, fondateur de l'Institut de Thérapie Cognitive de New York 'Le rôle de l'émotion en Thérapie Cognitive'.
Ce qui m'a le plus frappé, c'est la manière dont Bob a replacé la souffrance et la compassion au coeur de la démarche des TCCs. Le discours de Bob était si profond que mon ami Hank Robb, formateur en Thérapie d'Acceptation et d'Engagement (ACT) et moi en pleurions d'émotion.
Prenant appui sur la tragédie grecque, Shakespeare, Nietsche,
de Umanumo et Viktor Frankl, Bob a illustré comment depuis toujours souffrance et compassion donnent un sens à notre vie. Elles nous montrent ce qui est important pour nous, en éclairant le chemin de nos valeurs.
En fait, si l'on enlève les premières minutes de présentation théorique, le discours de Bob aurait pu être prononcé par un thérapeute de Thérapie d'Acceptation et d'Engagement (ACT) plutôt que par un thérapeute cognitif.
Je prends cela pour un signe de progrès. En replaçant souffrance et compassion au coeur de leur démarche, les TCCs s'humaniseront encore plus et s'éloigneront plus encore de la caricature qui voudrait que ce soit des thérapies centrées sur la seule réduction du symptôme et qui ne considère l'irréductible subjectivité humaine qu'à l'aune de questionnaires standardisés.
Si l'on retirait la première partie théorique du discours de Bob, il aurait pu être prononcé par un des créateurs de l'ACT.
Pour ceux d'entres nous qui sont engagés dans le développement de nouvelles thérapies et les intenses débats scientifiques que cela implique, le message de Bob nous rappelle que nous ne devons pas nous laisser diviser par des mots, des théories ou des philosophies différentes. La grande famille des thérapies relevant le défi de la validation scientifique (et il y a de la place pour tout le monde dans cette famille) n'a qu'un but: mieux accueillir et reconnaitre la souffrance humaine, cultiver la compassion et contribuer à une vie en société plus solidaire, plus ouverte et, oui, plus pleine d'amour.
Les TCC sont un humanisme. Merci Bob.
Benjamin Schoendorff (image ABCT)

2 commentaires:

Anonyme a dit…

"mieux accueillir et reconnaitre la souffrance humaine, cultiver la compassion et contribuer à une vie en société plus solidaire, plus ouverte et, oui, plus pleine d'amour".

faudrait afficher cette phrase dans toutes les cliniques et tous les hôpitaux !!!!

Benjamin Schoendorff a dit…

En effet, quelle belle devise ce serait.
Qui sait, si nous nous y mettons tous, une psychologie mieux adaptée aux défis auxquels nous faisons face en tant qu'êtres humains peut nous faire avancer.