mardi 27 octobre 2009

L'Acceptation, la solution?

En réponse à un commentaire d'Amicitia:
J'ai été touché par ce commentaire qui pose la question du lâcher prise et de la difficulté de saisir, même au travers de la pleine conscience, ce que sont l'acceptation et le lâcher prise.
La question du lâcher prise et de l'acceptation est des plus difficiles.
C'est simple mais ça n'est pas facile.
Ce n'est pas facile parce que notre intelligence s'en mêle et va chercher à utiliser le lâcher prise comme moyen de faire lâcher prise à notre souffrance. Et l'on repart alors pour un nouveau tour de manège, à chercher à contrôler notre expérience intérieure - avec les résultats prévisibles que notre expérience connait déjà.
En Thérapie d'Acceptation et d'Engagement nous invitons souvent nos patients à observer ce que leur intelligence fait de l'idée de l'acceptation. Et nous disons volontiers que si l'acceptation apparait clairement comme la solution à leur souffrance, alors ça n'est pas ça qu'est l'acceptation.
L'acceptation ne peut se comprendre comme on comprendrait une idée - elle ne peut que se 'saisir' comme on saisit comment on fait pour pédaler ou comment nager.
Accepter, lâcher-prise, c'est une action, non une pensée ou un sentiment.
Comme nager et pédaler, ça n'est pas quelque chose auquel on peut se 'convertir' un jour d'illumination, c'est un apprentissage qui passe par un entrainement progressif et délibéré.
Ce n'est ni en en parlant ni en lisant mais seulement dans l'action de faire de la place à tout ce que nous ressentons - afin de pouvoir avancer - que nous pouvons saisir si cette approche peut marcher pour nous.

Et c'est à la seule lumière de notre expérience, et non de notre intelligence, que nous pouvons en juger.

Benjamin Schoendorff
(image Rémi Schoendorff)

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